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Cinéma et jeu vidéo : je t’aime, moi non plus

Tout comme l’œuf et la poule, le cinéma et le jeu vidéo se revendiquent tour à tour la genèse des franchises les plus rentables du monde du divertissement. Historiquement, si les premiers objets cultes vidéoludiques comme Max Payne, Metal Gear ou Grand Theft Auto rendaient hommage aux classiques du grand écran, le cinéma ne s’est jamais privé d’adapter maladroitement des licences comme Tomb Raider ou Street Fighter.

les enfants qui ont grandi manette en main se retrouvent aujourd’hui derrière (ou devant) la caméra

Si ces adaptations médiocres étaient autrefois réalisées par des pousse-boutons peu engagés par le média de base, la tendance est en train de changer puisque les enfants qui ont grandi manette en main se retrouvent aujourd’hui derrière (ou devant) la caméra pour réaliser des succès comme The Witcher ou Detective Pikachu.

De son côté, le jeu-vidéo propose à son tour de plus en plus d’expériences quasi-cinématographiques à l’instar de The Last of Us Part II ou la saga Dark Picture. Plus que jamais, la limite entre cinéma et jeu-vidéo se floute un peu plus chaque jour.

Fortnite et le Mandalorien, quel point commun ?

Fortnite, c’est plus de 350 millions de joueurs actifs dans le monde. Développé par Epic Games, ce véritable bulldozer du jeu vidéo profite du moteur de jeu Unreal pour conquérir le monde vidéoludique.

Unreal Engine, c’est un outil de développement phare du monde vidéoludique qui a vu le jour en 1998 et qui, avec l’arrivée de la 9e générations de consoles, s’apprête à déployer sa 5e version. Unreal est partout, de Bioshock à Yoshi’s crafted world, en passant par le remake de Tony Hawk’s pro Skater 1+2, la polyvalence de l’outil n’est plus à prouver. De plus, Epic est toujours en première ligne pour offrir une vitrine incomparable des possibilités du moteur avec des jeux cultes comme Fortnite, Gears of War ou Infinity Blade sur mobile.

Alors, quel rapport avec le Mandalorien ? Après 20 années d’évolution, le moteur de jeu Unreal atteint aujourd’hui un degré de photoréalisme tellement avancé que ses capacités sont mises à disposition du monde du cinéma.

Lassé par le Green Screen, Hollywood explore aujourd’hui de nouvelles techniques reposant sur la 3D temps réel d’un moteur de jeu vidéo pour donner plus de contrôle aux techniciens présents sur le plateau de tournage mais surtout plus de réalisme aux plans qui nécessitent moins de retouche en post production.

Les techniques du FabLab pour renouer avec le savoir-faire d’antan

Avec le retour des effets pratiques dans le cinéma, les arts traditionnels de la création trouvent un nouveau souffle : sculpture, modélisme, peinture, maquillage, animatronique… Ce besoin d’authenticité déjà appliqué sur des Blockbusters comme Blade Runner 2049 fait souvent appel aux techniques complémentaires du FabLab pour perfectionner les rendus et élargir le panel d’outils mis à la disposition des artistes.

Avant l’arrivée de la 3D, le flux de travail du cinéma nécessitait l’utilisation de maquettes en bois ou de sculptures en pâte polymère pour créer les modèles de références. Lors du passage au numérique, ces modèles étaient encore utilisés par les techniciens pour donner du volume aux personnages dans le logiciel de création 3D.

Avec l’avancée techniques des logiciels 3D, les statuettes « en dur », aussi utilisées comme références dans le jeu-vidéo, ont été abandonnées pour des logiciels comme ZBrush, qui permettent de sculpter virtuellement sur ordinateur.

Cette étape devenue rare dans la pré-production d’une œuvre s’offre une seconde jeunesse grâce au scan en 3D. Les artistes peuvent à nouveau concevoir leurs prototypes à la main et gagner du temps lors de la numérisation.

De son côté, l’impression 3D n’a plus à faire ses preuves, que ce soit pour du prototypage, du modélisme, de la reproduction… Certaines imprimantes à résine peuvent même offrir un degré de détail ultra-élevé.

Et le plus beau ? Toutes ces techniques sont complémentaires et polyvalentes dans la chaîne de production : une impression 3D peut-être modifiée à la main puis scannée, tout comme un scan en 3D pourra être utilisé comme référence pour la modélisation d’objets destinés à l’impression.

Le jeu vidéo comme outil de prétotypage ?

Récemment, Ben Wheatley, directeur du film Tomb Raider 2 (2021), confiait à la presse qu’il utilisait le jeu Minecraft pour construire et tester ses plateaux de tournages. Selon lui, le jeu créé par Mojang en 2011 est un des outils de conception 3D les plus simples à apprivoiser.

Sur Playstation, le jeu Dreams, sorti en février de cette année, propose un moteur de création qui sert à la fois pour le jeu vidéo mais aussi pour la création d’expériences musicales, artistiques, cinématiques voire conceptuelles… L’atout principal du jeu étant sa prise en main visuelle ne nécessitant aucune connaissance préalable pour donner vie à ses idées.

De plus en plus, la gamification (ou ludification) utilise les mécaniques du jeu pour l’apprentissage, l’expérience utilisateur, la conception web ou encore une amélioration de l’accessibilité. Dans les domaines du serious gaming, des cas concrets ont déjà vu le jour, notamment, avec le projet Montois DragOnSlide propulsé par les structures locales Numédiart/Living Lab.

Avec cette approche ludique du prétotypage, le CLICK cherche aussi à simplifier l’accès aux outils de création qui permettent aux porteurs de projet de donner forme à leur concept.